Ah Surrealism!


Surrealism in Canada
Works by Gregg Simpson, a very important proponent of Canadian Surrealism. Picnic in Hell and Persian Gulf (installation at the Regional Museum in Beja Portugal) by Gregg Simpson

Bataille d’intello!

The rest of this post is in French because I was “attacked” in this language by an artist member of Liaison surréaliste, a Montreal-based surrealist group. That “battle” was all in relation to an encyclopedia entry on “surrealism in Canada” by a university committee to which I belong.  I politely said to everyone in the group that it would be useful to involve a museum in this project and I also suggest they read the conclusion of my Ph.D. thesis on English Canadian Surrealism available on the Net.  The artist in question was so upset by what I have written that he became extremely aggressive as if it has taken everything personally. Since I enjoy a good intellectual fight in my field of expertise, I replied. What follows is our exchange. If I have decided to expose this feud, it is because it reflects so much the good old healthy intellectual polemics of French Parisian Left Bank Discussion (which is fun) and… you might also learn a bit more on this important movement that was Surrealism. By the way, my thesis received in France the highest honours; you may also read our very first post of our blog by Nancy Brandsma.

 

Monsieur Larocque,

 Sachez que je ne montrerai jamais un intérêt quiconque pour aucun de vos projets. Votre distorsion du surréalisme dépasse les bêtises dont une grande partie de l’académie nous avait habitués. Interpréter le monde, et dans ce cas, un mouvement poétique international sans le moindre souci dialectique, mais au contraire, à travers l’utilisation de logiques ou de parallélismes religieux est une aberration. Si vous êtes un fervent chrétien, gardez-le les dimanches. Le surréalisme n’est pas un « évènement littéraire » ni un « laboratoire » ni un lieu d’amalgames patriotiques, nationalistes ou climatiques…

E.L.

Ma réponse

WOW incroyable! Quelle ferveur qui me rappelle les tracts surréalistes d’antan! Quelle belle discussion nous amorçons! J’ai l’impression d’avoir « poussé un bouton » comme le disent nos amis canadiens-anglais. Et je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de lire la conclusion de ma thèse (laquelle, je dois souligner ici, a eu la plus haute mention discernée par la Sorbonne).

Premièrement, tous ces « surréalismes » dont je fais mention dans mon courriel ne sont pas de moi, mais de Breton même et de ses successeurs, entres autre José Pierre et Édouard Jaguer, (hop ici, le « second surréalisme » d’eux et de leur vivant ; que de belles discussions nous avons eues ensemble et aux vins Gris). Ces « surréalismes » sont également issus des historiens du surréalisme. Monsieur Lechuga, tout ce que je dis est le suivant : pour les bonzes du Musée des beaux-arts du Canada, le surréalisme est un « mouvement historique », il n’est plus.

Ensuite, rassurez-vous! Je ne suis aucunement un « fervent chrétien ». Quant à l’aspect chrétien du surréalisme, bien que je sais autant que vous que le surréalisme est athée, il demeure que le mouvement demeure « catholique » au sens grec du terme; le mouvement est certes « universel ». Et, il faut admettre que Breton a bien suivi les méthodes médiologiques du christianisme pour transmettre, avec ses « apôtres », « ses évangiles », là une contradiction de mon très cher mouvement. Et il y en a d’autres : l’argent et la sexualité. N’oublions pas que Breton, comme moi, comme vous, possédait un ADN bien chrétien et gréco-romain, bien qu’on la réfute; que d’écrits sur la mémoire biologique.

Enfin, et je vous cite : « Sachez que je ne montrerai jamais un intérêt quiconque pour aucun de vos projets ». Un peu dur, il est vrai, mais c’est votre décision et je souris. Moi je suis heureux dans mes projets. « La caravane passe, les chiens aboient » comme on dit. Je crois à l’échange sain des idées et surtout, surtout des passerelles qu’on peut y bâtir entre elles.

Au très grand plaisir de se rencontrer.  À Montréal ? Je suis à Ottawa et si vous y passez, je vous offre une bière au Marché Byward.

Yves M. Larocque

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